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    Deux êtres délicats/Version

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    Deux êtres délicats/Version
    Message de violet91 posté le 13-03-2013 à 19:58:26 (S | E | F)
    Bonsoir à tous, dear friends et à ceux qui nous rejoindraient ,intéressés par ces ' deux êtres délicats' -' Two Gentle People' , assis à chaque extrémité d'un banc du parc Monceau .

    Rappelez-vous ou découvrez :...[ tous deux d'âge mûr ni l'un ni l'autre n'étaient tentés de caresser l'illusion de posséder une jeunesse perdue, même si lui était plus beau qu'il ne voulait bien le croire, avec sa moustache soyeuse, à l'ancienne, signe de bonne moralité, et si elle était plus jolie que son miroir le lui disait jamais . L'humilité et le désenchantement leur donnaient quelque chose en commun ; bien qu'une distance d'un mètre cinquante de métal vert ne les séparât , ils auraient pu passer pour des gens mariés qui avaient fini par se ressembler. ' ......... Des pigeons, telles de vieilles balles de tennis grises, se roulaient à leurs pieds, sans attirer leur attention. De temps en temps chacun regardait sa montre , mais jamais son voisin . Pour l'un et l'autre , ce moment de solitude et de paix était limité.[...]

    Comment allaient-ils faire connaissance et percevoir peut-être qu'ils étaient faits l'un pour l'autre ? Serait-il encore temps de changer ' l'ordre des choses' ? En auraient-ils the nerve ? Pas simple ...

    Back to where we were
    :
    [..They would never have spoken to each other if two teen-aged louts had not passed by, one with a blaring radio slung over his shoulder, the other kicking out at the preoccupied pigeons .One of his kicks found a random mark and they went on in a din of pop , leaving the pigeon lurching on the path. ]
    Ils ne se seraient jamais adressé la parole si deux jeunes malappris n'étaient passés par là ; l'un d'eux portait un transistor tonitruant jeté sur son épaule, l'autre donnait des coups de pied en direction des pigeons effarouchés. L'un de ses gestes rencontra une cible au hasard et les adolescents poursuivirent leur chemin dans le vacarme de la musique pop, laissant le pigeon tituber dans l'allée [...]

    Lien internet
    . Pour vous accompagner ...8.38mn de grâce...
    .......... ................................

    ...............................Changeraient-ils le cours de leur vie ? Version II ( half) ou ( all)...................................

    [..] The man rose, grasping his umbrella like a riding-whip . ' Infernal young scoundrels,' he exclaimed, and the phrase sounded more Edwardian because of the faint American intonation - Henry James might surely have employed it .
    ' That poor bird' , the woman said . The bird struggled upon the gravel , scattering little stones . One wing hung slack and a leg must have been broken too , for the pigeon swivelled round in circles unable to rise. The other pigeons moved away, with disinterest, searching the gravel for crumbs.
    ' If you would look away for just a minute,'the man said . He laid his umbrella down again and walked rapidly to the bird where it thrashed around ; then he picked it up, and quickly and expertly he wrung its neck - it was a kind of skill anyone of breeding ought to possess . He looked round for a refuse bin in which he tidily deposited the body .
    ' There was nothing else to do ' , he remarked apologetically when he returned .
    ' I could not myself have done it ' , the woman said , carefully grammatical in a foreign tongue .
    ' Taking life is our privilege ,' he replied with irony rather than pride .
    When he sat down the distance between them had narrowed : they were able to speak freely about the weather and the first real day of summer. The last week had been unseasonably cold, and even today ...He admired the way in which she spoke English and apologized for his own lack of French, but she reassured him : it was no engrained talent . She had been ' finished' at an English school at Margate .
    ' That's a seaside resort, isn't it ?'
    ' The sea always seemed very grey ' , she told him and for a while they lapsed into separate silences. Then perhaps thinking of the dead pigeon, she asked him if he had been in the army. ' No, I was over forty when the war came,' he said. ' I served on a government mission of India. I became very fond of India .'[...] -----
    'Are you married ?' she asked . He hesitated a moment before replying . ' Yes', as though he wished to be quite , quite accurate .
    He put out his hand and felt for his umbrella -it gave him confidence in this surprising situation of talking so openly to a stranger .
    ' I ought not to have asked you,' she said, still careful with her grammar .
    ' Why not ?' He excused her awkwardly .
    ' I was interested in what you said.' She gave him a little smile .' The question came . It was imprévu .'
    ' Are you married ?' he asked, but only to put her at her ease, for he could see her ring .
    ' Yes' .
    By this time they seemed to know a great deal of each other, and he felt churlish not to surrender his identity . He said , ' My name is Greaves.. Henry C.Greaves.'
    ' Mine is Marie- Claire . Marie- Claire Duval .'
    ' What a lovely afternoon it has been,' the man called Greaves said.[...]

    .... ............................ ...EDWARD HOPPER and solitude .

    ......................Excerpted from " TWO GENTLE PEOPLE " , a short story by GRAHAM GREENE , a master of storytelling'( V.S Pritchett).(1904-1991 )From' Collected short stories '.Penguin Book 1969 .

    .................. ( middle-aged) ...At his death (April 1991) ,many famous people paid tribute to him . Among them ,actor Alec Guinness : ' He was a great writer who spoke brilliantly to a whole generation . He was prophet-like with a surprising humility' ..Or William Golding : ' Graham Greene was in a class by himself...He will be read and remembered as the ultimate chronicler of twentieth- century man's consciousness and anxiety' .

    .....Et maintenant ' tout le plaisir est pour vous' ! Correction prévue ' le' 2 Avril .

    -------------------
    Modifié par violet91 le 15-03-2013 12:05




    Réponse: Deux êtres délicats/Version de violet91, postée le 14-03-2013 à 18:15:34 (S | E)
    Hello dear all et bon après-midi sans neige ( en ville) sans froid ,

    Comme promis, je viens de contrôler mon travail d'hier et de procéder aux ajouts auxquels je pensais .
    J'ai estimé utile de couper le passage en deux à qui le trouveraient trop long .----- ( of India) .

    Je n'envisageais pas ,en revanche, de ne pas taper la suite qui , bien sûr, donne du sens et éclaire la délicatesse centrale de la nouvelle. aux assoiffés d'anglais qui iront jusqu'au bout . It is up to you .

    Imaginant la solitude de ces deux êtres et celle probable de leurs couples respectifs , je me devais de vous amener un peu à la splendide exposition récente , inaccessible pour beaucoup qui sont restés dehors , malgré sa prolongation de huit jours et deux nuits complètes . Ceux qui l'ont vue se réjouiront de retrouver ces tableaux et vous de les découvrir (ou voir) sur le site. , je suis sûre.

    .............. EDWARD HOPPER ( 1882-1967- New York) est un Américain fascinant pour tous, dont de grands cinéastes( Hitchcock, Wenders , entre autres)se sont largement inspirés. Il me semble ' perfect' pour illustrer, en peinture, ce côté parfois sombre et désabusé que l'on trouve dans l'oeuvre de GRAHAM GREENE .

    .....................There he is ! ( self-portrait ) ...........


    .... Enjoy yourselves reading and translating . ' Two Gentle people' et ' When Greek meets Greek' font partie du 'petit bagage' de tout angliciste ( as for Greene's short stories, I mean )

    .........Correction prévue le mardi 2 Avril ( after Easter, and April the fool's day )



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de mamou3, postée le 16-03-2013 à 07:07:45 (S | E)
    Hello Violet,

    First thank you for this romantic moment except the death of the pigeon of course ! I also love the work of art by Hopper

    Deux êtres délicats

    L'homme se leva, empoignant son parapluie comme une cravache.
    - Jeunes gredins infernaux, s'exclama t-il; et la phrase sonna plus edwardienne à cause de la vague intonation américaine. Henry James aurait certainement pu l'employer.
    -Ce pauvre oiseau, a dit la femme.
    L'oiseau se débattit sur le gravier, éparpillant les petites pierres. Une aile pendait inerte et une patte devait être cassée aussi, le pigeon tourna en rond, incapable de se relever. Les autres pigeons partirent, sans s'en soucier, cherchant des miettes dans le gravier.
    - Si vous vouliez regarder ailleurs juste une minute, a dit l'homme. Il déposa à nouveau son parapluie et marcha rapidement vers l'oiseau là,où il tournoyait et rapidement et efficacement, il lui tordit le cou, c'était une sorte d'aptitude que quelqu'un de bonnes manières devait posséder.
    Il chercha des yeux une poubelle dans laquelle il déposa soigneusement le corps.
    -Il n'y avait rien d'autre à faire s'excusa t-il en revenant.
    -Personnellement, je n'aurais pas pu faire ça dit la femme de façon très littéraire.
    -Prendre une vie est notre privilège répondit-il avec ironie plutôt que fierté.
    Quand il se rassit, la distance entre eux s'était rétrécie, ils pouvaient parler librement du climat et du premier vrai jour de l'été.
    -La semaine passée a connu un froid qui n'était pas de saison et même aujourd'hui..
    Il admira sa façon de parler anglais et s'excusa de ses propres lacunes en français mais elle le rassura. Ce n'était pas un talent inné. Elle avait été instruite dans une école anglaise à Margate.
    -C'est un lieu de vacances au bord de la mer, n'est-ce-pas ?
    -La mer semblait toujours très grise lui dit-elle et pendant un moment ils se perdirent chacun dans leurs pensées. Alors, pensant peut-être au pigeon mort, elle lui demanda s'il avait servi dans l'armée.
    -Non, j'avais plus de quarante ans quand la guerre est arrivée dit-il. Il a servi pour une mission gouvernementale en Inde.
    -Je suis devenu très attaché à l'Inde.
    - Êtes-vous marié ? demanda t-elle. Il hésita un moment avant de répondre.
    -Oui, comme s'il pensait qu'il devait être tout à fait, complètement précis.
    Il sortit la main et le contact de son parapluie lui donna confiance en lui dans cette situation surprenante, à parler si ouvertement avec une inconnue.
    -Je n'avais pas à vous questionner dit-elle, restant toujours aussi protocolaire.
    -Pourquoi pas ? Il excusait sa maladresse.
    -J'étais intéressée par ce que vous racontiez. Elle lui sourit légèrement. La question a surgi. C'était imprévu.
    -Et vous, êtes-vous mariée ? demanda t-il mais seulement pour la mettre à l'aise puisqu'il pouvait voir son alliance.
    -Oui.
    Se faisant, ils avaient l'impression de connaître beaucoup l'un de l'autre et il trouva grossier de ne pas se laisser aller à donner son identité.
    Il dit : - Mon nom est Greaves. Henry C. Greaves.
    Le mien est Marie-Claire. Marie-Claire Duval.
    -Quel adorable après-midi cela a été dit l'homme appelé Greaves...








    Réponse: Deux êtres délicats/Version de dolfine56, postée le 16-03-2013 à 16:11:25 (S | E)
    Hello dear Violet, here we are...
    thanks.

    L'homme se leva,saisissant son parapluie comme il aurait fait d'une cravache."Maudits jeunes vauriens",s'exclama-t-il,et la phrase sonnait plus édouardienne à cause d'une légère intonation américaine.Henry James l'aurait sûrement employée."Le pauvre oiseau",dit la femme.L'oiseau luttait sur le gravier,éparpillant les petites pierres.Une aile pendait, inerte,et une patte avait été cassée car le pigeon se mit à tourner en cercles,incapable de se redresser.Les autres pigeons s'éloignaient avec indiférence,à la recherche de miettes dans le gravier.
    "si vous voulez bien détourner le regard pendant juste une minute",dit l'homme.Il posa à nouveau son parapluie, s'approcha rapidemment de l'oiseau qui tournoyait;puis il le ramassa et lui tordit le cou avec rapidité et habileté .C'était une sorte de don que toute personne éduquée se devrait de posséder.Il chercha une poubelle dans laquelle il déposa soigneusement le corps.
    "il n'y avait rien d'autre à faire"s'excusa-t-il en revenant.
    "je n'aurais pas pu le faire moi-même,dit la femme , maniant une grammaire minutieusement correcte dans une langue étrangère.
    Oter la vie est notre privilège,répondit-il avec ironie plutôt que fierté.
    Quand il s'assit de nouveau,la distance qui les séparait avait rétréci:ils pouvaient se parler librement au sujet du temps et des premiers véritables jours d'été.La dernière semaine avait été d'une froideur hors de saison,et même encore maintenant.Il admirait sa façon de parler anglais,et s'excusa de la pauvreté de son français ;mais elle le réconforta:Ce n'était pas un talent inné,elle avait terminé ses études à l'école anglaise de Morgate;
    "C'est bien une station du bord de mer,n'est-ce pas?"
    La mer était toujours très grise,lui dit-elle; et,pendant un moment, ils restèrent silencieux, chacun de leur côté.Puis,pensant peut-être à la mort du pigeon,elle lui demanda s'il avait été à l'armée."non,il avait plus de quarante ans au début de la guerre",dit-il,.Il servait dans une mission du gouvernement aux Indes."J'étais devenu un amoureux de l'Inde.
    Etes-vous marié?" demanda-t-elle.Il hésita un moment avant de répondre 'oui,comme s'il désirait être vraiment très précis."
    Il sortit sa main et toucha son parapluie.Cela lui redonnait confiance dans cette surprenante situation où il parlait si ouvertement à une étrangère.
    "Je n'aurais pas dû vous demander", dit-elle,toujours attentive à sa grammaire.
    "Pourquoi non?" la soulageat-il,d'un air embarassé.
    " Ce que vous disiez m'interessait!"elle lui offrit un petit sourire.La question est arrivée.Elle était imprévue.
    "Etes-vous mariée" ?, demanda-t-il,seulement pour la mettre à son aise, car il pouvait voir sa bague.
    "oui".
    Dès lors,, ils semblaient avoir beaucoup appris l'un de l'autre; il se sentit discourtois de ne pas avoir révélé son identité.
    Il dit:" mon nom est Greaves, Henry Greaves!"
    "Le mien est Marie-Claire, Marie-Claire Duval."
    "Quelle merveilleuse après-midi nous avons passée",dit l'homme appelé Greaves.



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de bonsai93, postée le 17-03-2013 à 15:56:02 (S | E)
    Hello Violet , I just come back

    L'homme se leva, et saisit son parapluie comme s'il avait été une cravache.
    « Sales gosses infectes » s'exclama-t-il et la phrase sembla encore plus édouardienne à cause de son léger accent américain.Henry James l'aurait certainement utilisée.
    « Pauvre oiseau »dit la femme.
    L'oiseau se débattait sur le gravier éparpillant les cailloux.L'une de ses ailes était pantelante et une de ses pattes devait avoir été elle aussi cassée, c'est pourquoi le pigeon tournait en ronds sans pouvoir s'envoler. Les autres étaient partis, sans s'occuper de lui, cherchant des miettes alentour.
    « Si vous détourniez votre regard juste une minute » dit l'homme. Il reposa son parapluie et alla rapidement vers l'endroit où tournoyait l'oiseau, il le prit et d'un geste rapide et expert lui tordit le cou. C'était une sorte d'aptitude que quiconque de bonne manière devait posséder. Il chercha du regard une poubelle dans laquelle il déposa le corps.
    « Il n'y avait rien d'autre à faire »  dit -il sous forme d'excuse quand il revint.
    « Je n'aurais pas pu le faire moi même» répondit la femme dans une langue à la syntaxe très étudiée.
    « Retirer la vie est notre privilège » répliqua-t-il avec plus d'ironie que de fierté.
    Quand il se rassit, la distance entre eux deux s'était réduite. Ils pouvaient parler librement du temps et du tout premier jour d'été. La semaine précédente avait été particulièrement froide pour la saison et de même ce jour ci …...Il admira la façon dont elle parlait anglais et s'excusa pour ses propres fautes de français, mais elle le rassura; ce n'était pas un don inné. Elle avait terminé ses études dans une école anglaise à Margate.
    «  C'est une station balnéaire ?? 
    « La mer y semblait toujours très grise! » affirma-t-elle et pendant un instant, ils se perdirent en silence dans leurs pensées. Soudain,pensant peut-être au pigeon mort, elle lui demanda s'il était allé à l'armée.
    « Non, j'avais plus de quarante ans quand la guerre a éclaté. J'ai servi dans une mission du gouvernement aux Indes. Je suis devenu un passionné de ce pays (…..)

    « Etes -vous marié?» reprit-elle. Il hésita un moment avant de répondre. «Oui » comme s'il devait être précis,extrêmement précis.
    Il tendit sa main et toucha son parapluie. Cela le rassurait dans cette situation surprenante dans laquelle il était de parler si facilement avec une inconnue
    «  Je n'aurais pas dû poser cette question »  dit- elle contrôlant toujours sa syntaxe.
    « Pourquoi pas ?" Il l'excusait avec maladresse
    « J'étais intéressée par ce que vous disiez » Elle lui adressa un petit sourire. La question est venue comme ça,C'était imprévu.
    « Et vous,êtes-vous mariée ? » Lui demanda-t-il, mais seulement pour la mettre à son aise, alors qu'il apercevait son alliance;
    « Oui »
    A ce moment là il leur sembla qu'ils avaient appris beaucoup l'un de l'autre et il trouva incorrect de ne pas dévoiler son identité.Il dit « je m'appelle Greaves. Henry Greaves. Moi, je m'appelle Marie -Claire. Marie-Claire Duval"
    « Quel bel après midi nous avons eu » dit l'homme appelé Greaves

    -------------------
    Modifié par bonsai93 le 18-03-2013 16:03



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de eos17, postée le 19-03-2013 à 14:04:47 (S | E)
    Hello Violet
    * Deux êtres délicats.

    L'homme se leva , saisissant son parapluie comme une cravache. " Maudits garnements " s'écria-t'il,avec une légère intonation américaine qui faisait paraître la formule plus Edouardienne. Henry James aurait sûrement pu l'employer.
    " Ce pauvre oiseau "dit la femme. L'oiseau clopinait sur le gravier, éparpillant de petits cailloux.L'une de ses ailes pendait lamentablement et une patte devait être cassée aussi car le pigeon pivotait sur lui-même, incapable de se redresser.Les autres pigeons s'éloignèrent, indifférents, cherchant des miettes dans le gravier.
    " Si vous vouliez détourner la tête juste une minute" dit l'homme.Il reposa son parapluie et se dirigea rapidement vers l'oiseau qui s'agitait; il le ramassa et d'une façon experte et rapide , lui tordit le cou-C'était une façon d'agir que toute personne bien éduquée devrait posséder .Il chercha une poubelle dans laquelle il déposa soigneusement le corps.
    "Il n'y avait rien d'autre à faire,"ajouta-t'il comme pour s'excuser en revenant.
    " Je n'aurais pas pu le faire " dit la femme, soucieuse des règles de grammaire de la langue étrangère.
    " Oter la vie est un de nos privilèges, à nous les hommes ",répondit-il avec ironie plutôt qu'avec fierté.
    Quand il s'assit, la distance entre eux s'était réduite; Ils pouvaient parler à leur aise du temps et de la première vraie journée d'été.La semaine passée avait été anormalement froide pour la saison et même aujourd'hui .... Il admira la façon dont elle parlait Anglais et s'excusa de ses propres lacunes de Français mais elle le rassura : ce n'était pas un talent inné. Elle avait terminé ses études dans une école anglaise à Margate.
    " C'est une station balnéaire, n'est-ce pas ?"
    " La mer paraissait toujours très grise," lui dit-elle, et pendant un moment ils retombèrent, chacun, dans leur silence .Peut-être parce qu'elle pensait au pigeon , elle lui demanda s'il avait été dans l'armée.
    " Non, j'avais plus de quarante ans quand la guerre fut déclarée"dit-il ."J'accomplissais une mission pour le gouvernement en Inde. Je devins amoureux de l'Inde.".....

    " Etes-vous marié? "demanda-t'elle. Il hésita un instant avant de répondre . " oui", comme s'il souhaitait être tout à fait honnête.
    Il tendit la main pour palper son parapluie. Cela lui donnait confiance dans cette situation qui le surprenait en train parler si ouvertement avec une étrangère (inconnue).
    "Je n'aurais pas dû vous demander , dit-elle, toujours attentive avec la grammaire.
    " pourquoi pas ?dit-il en l'excusant gauchement.
    " J'étais intéressée par ce que vous disiez" elle fit un petit sourire . "La question est venue comme ça ,elle était imprévue."
    " Et vous,êtes-vous mariée" lui demanda-t'il seulement dans le but de la mettre à l'aise car il voyait bien son alliance.
    "oui ."
    A ce moment il leur sembla que chacun savait beaucoup de choses sur l'autre et il sentit que de ne pas décliner son identité serait un manque de savoir-vivre. Il dit, "mon nom est Greaves . Henry Greaves ."
    " Moi, c'est Marie-Claire. Marie-Claire Duval "
    "Quel bel après midi nous avons eu "dit l'homme nommé Greaves.

    Merci Violet pour ce texte . See you soon .

    -------------------
    Modifié par eos17 le 19-03-2013 17:26





    Réponse: Deux êtres délicats/Version de maya92, postée le 20-03-2013 à 17:49:46 (S | E)
    Bonjour Violet,

    L’homme se leva, tenant son parapluie comme une cravache ‘Satané petits chenapans’ dit-il et son léger accent américain rendit le ton de sa phrase encore plus Edwardien. Henry James aurait pu la prononcer.
    ‘Pauvre oiseau’ dit la femme. L’oiseau se débattait sur le gravier, éparpillant les petits cailloux. Son aile pendait mollement et sa patte devait être cassée aussi, car le pigeon tournait en rond incapable de se relever. Les autres pigeons s’éloignèrent, indifférents, grattant le gravier pour trouver des miettes.
    ‘Si vous voulez bien détourner les yeux un instant’ dit l’homme,. Il reposa son parapluie et s’approchant rapidement de l’oiseau qui se débattait,le saisit et d’une main experte, lui tordit le cou. C’était une technique que toute personne bien éduquée devrait posséder. Il chercha des yeux une poubelle dans laquelle il déposa soigneusement le corps.
    ‘Il n’y avait rien d’autre à faire’, remarqua-t-il comme pour s’excuser lorsqu’il revint.
    ‘Je n’aurais pas pu faire ça moi-même’ dit la femme, attentive à la grammaire de sa phrase dans une langue étrangère.
    ‘Oter la vie est notre privilège’ répliqua-t-il sur un ton ironique plutôt que satisfait
    Quand il se rassit la distance entre eux avait diminuée: ils pouvaient parler librement du temps qu’il faisait et de cette première journée vraiment estivale. La dernière semaine avait été particulièrement froide pour la saison et même aujourd’hui… Il la félicita pour son anglais et s’excusa de ne pas parler français, mais elle le rassura : ce n’était pas un talent inné . Elle avait terminé ses études dans une école Anglaise à Margate.
    ‘C’est une station balnéaire, n’est-ce pas ?’
    ‘La mer paraissait toujours très grise’ lui dit-elle et l’espace d’un instant ils restèrent silencieux chacun de leur côté. Puis, peut-être en pensant au pigeon mort, elle lui demanda s’il avait servi dans l’armée.
    ‘Non, j’avais plus de quarante ans quand la guerre a éclaté’, dit-il, ‘J’ai accompli une mission pour le gouvernement en Inde et je suis tombé amoureux de l’Inde..’
    ‘Etes-vous marié’, demanda-t-elle ? Il hésita un instant avant de répondre ‘Oui’ comme s’il voulait être tout à fait exact. Il tendit la main et toucha son parapluie - cela le réconfortait dans cette situation surprenante où il s’ouvrait si facilement à une étrangère
    ‘Je n’aurais pas dû vous demander ça ’ dit-elle toujours attentive à sa grammaire
    ‘Pourquoi pas’ la rassura-t-il maladroitement
    'Ce que vous me disiez m'intéressait énormément’. Elle sourit timidement, ‘La question est arrivée.. c’était imprévu’
    ‘Et vous, êtes-vous mariée’ ? demanda-t-il seulement pour la mettre à l’aise puisqu’il voyait son alliance
    ‘Oui’
    A ce moment là, alors qu'ils semblaient savoir beaucoup de choses l’un de l’autre, il lui sembla grossier de ne pas lui donner son nom. Il dit ‘Mon nom est Greaves, Henry Greaves’
    ‘Le mien est Marie-Claire, Marie-Claire Duval’
    ‘Quel charmant après-midi nous avons eu’ dit l’homme du nom de Henry Greaves

    Merci encore pour cette version pas si facile à mettre en français. A bientôt




    Réponse: Deux êtres délicats/Version de nina80, postée le 21-03-2013 à 17:39:30 (S | E)
    Hello dear Violet,


    L'homme se leva brandissant son parapluie comme une cravache. "Sacrés petits voyous" s'exclama-t-il et la phrase résonna un peu edwardienne en raison d'un léger accent américain. Henry James aurait pu s'exprimer ainsi.
    "Pauvre oiseau" dit la femme. L'oiseau se débattait au sol éparpillant des petits graviers autour de lui. Une aile pendait sans doute cassée et une patte semblait également brisée car le pigeon tournait en rond, incapable de s'envoler. Indifférents, les autres pigeons, s'éloignaient en picorant des miettes entre les cailloux.
    "Veuillez détourner les yeux, juste un instant" dit l'homme. Il posa son parapluie et marcha rapidement vers l'oiseau qui se débattait toujours. Il le saisit et lui tordit le cou d'une main ferme. C'est une chose que toute personne civilisée devrait être capable de faire.Il jeta un coup d'oeil autour de lui à la recherche d'une boîte à ordures dans laquelle il déposa soigneusement le corps inerte.
    "Il n'y avait rien d'autre à faire" dit-il en matière d'excuse en se retournant vers la femme.
    "Je n'aurais pas été capable de faire cela" répondit-elle dans un anglais soigné
    "Disons que prendre la vie est notre privilège" dit-t-il avec une sorte d'ironie et sans aucune fierté.
    Quand il s'assit la distance qui les séparait avait sensiblement diminuée: ainsi, ils, pouvaient parler plus librement du temps qu'il fait et du premier jour de l'été. La semaine passée s'était montrée particulièrement froide, et même aujourd'hui.... Il admirait la manière dont elle s'exprimait en anglais tout en s'excusant de ses lacunes en français, mais elle le rassura: ce n'était pas un don de la nature. Elle avait été à l'école anglaise de Margate.
    "N'est-ce pas une station balnéaire?"
    "Oui, la mer y était toujours grise"
    Pendant un court instant chacun d'eux se refugia dans le silence, puis, pensant peut-être au pigeon mort, elle lui demanda s'il avait été dans l'armée."Non" dit-il,"j'avais déjà plus de quarante ans quand la guerre a éclatée, mais j'ai servi aux Indes, dans uns mission gouvernementale et c'est ainsi que je suis devenu amoureux des Indes"
    "Etes-vous marié?" questionna-t-elle. Il hésita un moment avant de répondre "Oui" comme s'il voulait être sur d'être tout à fait précis. Il sortit sa main et la posa sur son parapluie, comme pour se donner une contenance face à cette situation où il parlait si librement avec une étrangère.
    "Je n'aurais pas dû vous poser cette question" dit-elle, toujours soucieuse de soigner sa grammaire.
    "Et pourquoi pas?", il excusait sa maladresse.
    "J'étais interessée par votre conversation" dit-elle en lui faisant un petit sourire "la question est arrivée comme ça, c'était tout à fait imprévu"
    "Etes vous mariée?" demanda-t-il à son tour, mais c'était seulement pour la mettre à l'aise, car il pouvait voir une alliance à son doigt
    "Oui". A cet instant il leur sembla connaître beaucoup de choses l'un de l'autre, et il trouva inconvenant de ne pas se présenter "Mon nom et Greaves, Henry C. Greaves" "Le mien c'est Marie Claire, Marie Claire Duval"
    "Quel merveilleux après-midi nous avons eu!" dit l'homme nommé Greaves



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de car2bar, postée le 21-03-2013 à 22:11:45 (S | E)
    Merci Violet pour ce beau texte de Graham Greene

    [..] L'homme se leva, prenant son parapluie en guise de fouet.
    'Jeunes infernaux et dévergondés', s'exclama-t-il, et sa phrase sonna d'autant plus éduardienne que l'intonation américaine fut faible -Henry James aurait surement pu l'employer.
    'Ce pauvre oiseau', dit la femme.
    L'oiseau se débattait sur le gravier éparpillant de petits caillous. Une aile pendait inerte et une patte devait être sûrement cassée aussi, car le pigeon tournait en ronde sans pouvoir se redresser. Les autres pigeons s'en éloignaient, indifférents, en cherchant des miettes dans le gravier. 'Si vous vouliez bien détourner votre regard pendant un moment', dit l'homme. Il déposa son parapluie et s'approcha rapidement du lieu où l'oiseau s'agitait, puis il le ramassa et tout d'un coup il lui tordit le cou avec dextérité- c'était une sorte d'aptitude, un savoir-faire dont une personne élevée ne pouvait pas manquer. Il chercha autour de lui une poubelle où il posa tendrement le corps. 'Il n'y avait rien d'autre à faire', remarqua-t-il en s'excusant lorsqu'il revint.
    'Je n'aurais pas pu le faire moi-même', dit la femme, se souciant de la grammaire dans une langue étrangère.
    'Oter la vie est notre privilège', dit-il avec ironie plutôt qu'avec fierté.
    Lorsqu'il se rassit, la distance entre eux s'était rétrécie : ils pouvaient parler librement du temps et du premier vrai jour de l'été. La semaine dernière avait été froide, et même aujourd'hui… Il admira la façon dont elle parlait anglais et s'excusa de la pauvreté de son français, mais elle le rassura : ce n'était pas un talent inné. Elle avait achevé ses études dans une école anglaise à Margaret.
    'C'est un village de vacances', non ?
    'La mer avait toujours l'air très gris', lui dit-elle et pour un instant ils s'enfoncèrent isolement dans le silence. Puis, peut-être en pensant au pigeon mort, elle lui demanda s'il avait été dans l'armée. 'Non, j'avais plus de quarante ans quand la guerre éclata', répondit -il. Je servis dans une mission du gouvernement en Inde'. Je suis devenu un amoureux de l'Inde. […].
    'Êtes-vous marié?' demanda-t-elle. Il hésita un moment avant de répondre. 'Oui', comme s'il souhaitait être sincère, tout à fait sincère.
    Il tendit sa main, en cherchant son parapluie -il lui donnait confiance dans cette situation étonnante où il se trouvait en train de parler si ouvertement à une étrangère.
    'Je n'aurais pas dû vous poser cette question', affirma-t-elle toujours soucieuse de sa grammaire.
    'Pourquoi pas?', la rassura-t-il d'un ton embarrassé.
    'J'étais intéressée par ce que vous disiez', répondit-elle en ébauchant un petit sourire. 'La question m'est venue aux lèvres. C'était imprévu'.
    'Et vous, ètes-vous mariée ?' demanda-t-il, mais avec la seule intention de la mettre à l'aise, car il avait vu son alliance.
    'Oui'.
    À ce moment-là, ils semblaient avoir beaucoup appris l'un de l'autre et il sentit qu'il devait faire preuve de savoir-vivre en donnant son identité.
    Il dit 'je m'appelle Greaves. Henry C. Greaves'.
    Et moi, Marie-Claire. Marie-Claire Duval.
    ‘Quel adorable après-midi nous avons eu’, dit l’homme qui s'appelait Greaves.

    -------------------
    Modifié par car2bar le 21-03-2013 22:13



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de ariane6, postée le 22-03-2013 à 00:00:40 (S | E)
    Hello violet !  

    [..] Le monsieur se leva, saisit son parapluie, à la manière d'une cravache. " Satanés jeunes voyous," dit-il, et la phrase semblait plus édouardienne à cause de sa légère intonation américaine. - Probablement, Henry James aurait pu le dire ainsi..
    « Pauvre oiseau », dit la femme. L'oiseau s'agitait sur le gravier, éparpillant les cailloux. Avec une aile pendante et une patte qui elle aussi devait être cassée, le pigeon tournait en rond, incapable de se relever. Les autres pigeons s'éloignaient de lui, indifférents, à la recherche de miettes parmi le gravier.
    « Voulez-vous ne pas regarder, juste une minute, » dit l'homme. Il posa à nouveau son parapluie et se dirigea rapidement vers l'oiseau qui se débattait ; puis il le ramassa, et de façon experte et rapide, lui tordit le cou - c'était une sorte de compétence que toute personne évoluée devrait posséder-. Il chercha alentour une poubelle dans laquelle il déposa délicatement le corps .
    « Il n' y avait rien d'autre à faire », dit-t-il en se retournant, pour s'excuser.
    'Je n'aurais pas pu le faire', affirma la dame, avec rigueur grammaticale, dans une langue qui n'était pas la sienne.
    « Ôter la vie, c'est notre privilège », répondit-il, plus avec ironie que fierté.
    Quand il se rassit, moins de distance les séparaient : ils pouvaient s'exprimer librement sur la météo, sur le premier vrai jour d'été. La semaine dernière avait été anormalement froide et même aujourd'hui...Il admirait la façon dont elle parlait anglais et lui demanda d'excuser sa propre ignorance du français, mais elle le rassura : son talent n'était pas inné. Elle avait terminé ses études dans une école anglaise à Margate.
    « C'est une station balnéaire, me semble-t-il »
    'La mer y est toujours très grise', lui dit-elle, et pendant un certain temps, chacun des deux replongea dans son propre silence. Alors, peut-être en pensant au pigeon mort, elle lui demanda s'il avait été dans l'armée. « Non, j'avais plus de quarante ans quand la guerre a commencé, » dit-il. "J'ai participé à une mission du gouvernement en Inde et je suis devenu passionné de ce pays. »[...]
    « Êtes-vous mariée ? » demanda-t-elle. Il hésita un moment avant de répondre. « Oui », comme s'il voulait être tout à fait, tout à fait précis.
    Il déplaça sa main à la recherche de son parapluie- pour reprendre de l'assurance dans cette circonstance inattendue, où il parlait si librement avec une inconnue.
    « Je n'aurais pas dû vous poser cette question » dit-elle, faisant toujours attention à sa grammaire.
    « Pourquoi pas ?» dit-il maladroitement, pour l'excuser.
    « J'étais intéressé par ce que vous m'avez dit. » Elle lui fit un petit sourire. "La question est venue. C'était imprévu".
    " Etes-vous mariée ? demanda-t-il, rien que pour la mettre à l'aise, car il avait remarqué son alliance.
    "Oui"
    À ce moment, ils avaient la sensation d'en savoir beaucoup l'un sur l'autre, et il pensa qu'il serait incorrect de ne pas révéler son identité.
    Il continua, "Mon nom est Greaves. Henry C. Greaves."
    "Le mien est Marie-Claire. Marie-Claire Duval. "
    "Ce fut un après-midi vraiment charmant", conclut le monsieur dit Greaves.[...]




    Réponse: Deux êtres délicats/Version de jbf, postée le 22-03-2013 à 16:43:19 (S | E)
    Bonjour Violet,
    merci pour la version, je me joins à vous pour proposer une traduction.

    L'homme se leva, et agrippa son parapluie comme une cravache. "Maudits garnements" s'exclama-t-il, et la formule eut des résonances d'autant plus edwardiennes qu'elle était prononcée avec un léger accent américain - on aurait sûrement pu la trouver sous la plume de Henry James.
    "Pauvre oiseau", dit la femme. Le pigeon se débattait sur le gravier, en faisant voler autour de lui de petites pierres. L'une de ses ailes pendait sur le côté, inerte ; il devait également avoir une jambe cassée, puisqu'il tournait en rond sur lui-même, sans parvenir à se lever. Les autres pigeons s'éloignèrent avec indifférence, pour chercher des miettes dans le gravier.
    "Si vous voulez bien détourner les yeux, juste une minute" dit l'homme. Il reposa son parapluie et marcha rapidement en direction de l'endroit où l'oiseau se débattait ; puis il le ramassa, et lui tordit le coup d'un mouvement sec et expert (c'était un type de savoir-faire que se devait de posséder toute personne bien élevée). Il regarda autour de lui à la recherche d'une poubelle, dans laquelle il déposa le corps avec soin.
    "Il n'y avait rien d'autre à faire", fit-il remarquer en guise d'excuse quand il retourna à sa place.
    "Je n'aurais pas été en mesure de le faire moi-même", dit la femme, en prenant soin de respecter parfaitement la grammaire de cette langue étrangère.
    "Oter la vie est un privilège qui nous revient", répondit-il, avec plus d'ironie que d'orgueil.
    Quand il se rassit, la distance entre eux avait diminuée : ils purent parler librement du temps qu'il faisait, et de ce premier vrai jour d'été. La semaine précédente avait été très froide pour la saison, et même aujourd'hui... Il lui dit son admiration pour la façon dont elle parlait anglais, et s'excusa de la pauvreté de son français, mais elle le rassura : ce n'était pas un talent inné. La "dernière pierre" de son éducation avait été posée dans une école anglaise, à Margate.
    "C'est une station balnéaire, n'est-ce pas?"
    "La mer paraissait toujours très grise", lui dit-elle ; pendant un moment, ils retombèrent dans le silence, chacun de son côté. Puis, peut-être parce qu'elle pensait au pigeon mort, elle lui demanda s'il avait fait l'armée. "Non, j'avais plus de quarante ans quand la guerre a commencé. J'ai fait mon service dans une mission gouvernementale en Inde, et je suis tombé amoureux de ce pays."
    "Etes-vous marié?" lui demanda-t-elle. Il hésita un moment avant de répondre "Oui", comme s'il avait être cherché à être tout à fait exact. Il tendit la main et chercha son parapluie, qui lui donna de la contenance dans cette situation surprenante, où il parlait à une inconnue avec une telle liberté.
    "J'ai eu tort de vous poser une telle question" dit-elle, toujours aussi attentive à la correction grammaticale de sa phrase.
    "Pourquoi?", répondit-il pour l'excuser, un peu maladroitement.
    "Ce que vous disiez m'intéressait." Elle lui adressa un léger sourire. "La question m'est venue. C'était imprévu."
    "Et vous, est-ce que vous êtes mariée?" demanda-t-il, dans le seul but de la mettre à l'aise, car il voyait très bien son alliance.
    "Oui."
    A ce stade ils paraissaient en savoir beaucoup l'un sur l'autre, et il lui sembla grossier de ne pas faire l'aveu de son identité. Il lui dit: "Je m'appelle Greaves... Henry C. Greaves."
    "Marie-Claire. Marie-Claire Duval."
    "Quelle après-midi charmante ça aura été", dit l'homme qui répondait au nom de Greaves.



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de lakata, postée le 22-03-2013 à 18:34:41 (S | E)
    Merci pour cette version, violet.

    L'homme se leva, se saisissant de son parapluie comme d'une cravache : « Sacrés petits voyous ! » s'exclama-t-il, et l'expression semblait d'autant plus édouardienne qu'elle se teintait d'une légère intonation américaine. Nul doute que c'est ce qu'aurait pu dire Henry James.
    « Pauvre oiseau » dit la femme. Par terre, le pigeon se débattait , éparpillant des gravillons autour de lui. Une de ses ailes était inerte et il devait aussi avoir une patte cassée car il tournait en rond, incapable de se relever. Les autres pigeons s'étaient éloignés, dans une totale indifférence , trop occupés à chercher des miettes dans le gravier.
    « Si vous vouliez bien détourner le regard, juste une minute, » dit l'homme. Il reposa son parapluie et se dirigea rapidement là où s'agitait l'oiseau, le ramassa et, d'une main experte, lui tordit le cou d'un coup sec. Voilà le genre de chose que toute personne bien éduquée se devrait de savoir faire. Il chercha du regard une poubelle et y déposa le petit corps avec soin.
    « Il n'y avait rien d'autre à faire », dit-il comme pour se justifier, tout en revenant.
    « Pour ma part, je n'aurais pas pu faire ça », dit la femme en prenant soin de bien respecter la grammaire d'une langue qui n'était pas la sienne.
    « Ôter la vie est un de nos privilèges », répondit-il avec un brin d'ironie mais sans la moindre fierté.
    Quand il se rassit, la distance qui les séparait avait sensiblement diminué : ils étaient désormais libres d'échanger sur le temps qu'il faisait et sur le premier jour de l'été digne de ce nom. La semaine précédente avait été anormalement froide, et même aujourd'hui...Il lui dit son admiration pour la façon dont elle parlait anglais et s'excusa pour ses propres lacunes en français, mais elle le rassura : ça n'avait rien d'un don, c'est tout simplement qu'elle avait terminé ses études dans une école anglaise à Margate.
    «  C'est bien une station balnéaire, non ? »
    « La mer y semblait toujours bien grise », lui dit-elle et, l'espace d'un instant, chacun garda le silence. Alors, peut-être est-ce la mort du pigeon qui lui fit penser à demander s'il avait été dans l'armée. « Non, j'avais plus de quarante ans à la déclaration de guerre », dit-il. « Le gouvernement m'envoya en mission en Inde où je me suis pris de passion pour ce pays. »
    «  Êtes-vous marié ? » demanda-t-elle. Il hésita un moment avant de répondre « Oui », dans le souci semble-t-il d'être vraiment très précis.
    Il chercha son parapluie de la main, histoire de se donner de l'assurance dans une situation aussi incongrue que celle de parler si librement à un inconnu.
    « Je n'aurais pas dû vous demander ça », dit-elle, toujours soucieuse de sa syntaxe.
    «  Et pourquoi pas ? » dit-il, tentant maladroitement de l'excuser.
    «  Ce que vous disiez m'intéressait. » Elle lui fit un petit sourire. « Et la question est arrivée, tout à fait inopinée. ».
    « Et vous, êtes-vous mariée ? » demanda-t-il, mais simplement pour la mettre à l'aise car son alliance était bien visible.
    « Oui. »
    Dès lors, ce fut comme s'ils connaissaient beaucoup de choses l'un de l'autre, et ne pas se présenter lui parut inconvenant. Il dit « Je m'appelle Greaves. Henry C. Greaves. »
    « Et moi, Marie-Claire. Marie-Claire Duval. »
    «  Quel délicieux après-midi nous avons là ! » dit l'homme du nom de Greaves.

    -------------------
    Modifié par lakata le 22-03-2013 21:03



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de swan85, postée le 22-03-2013 à 21:12:37 (S | E)

    Bonsoir Violet et merci pour ce nouveau sujet.


    L’homme se leva en saisissant son parapluie comme une cravache. « jeunes vauriens » s’exclama-t-il, et la phrase semblait plus edwardienne en raison de sa légère intonation américaine. Henry James l’aurait certainement employée.
    ‘Pauvre oiseau’, dit la femme. L’oiseau se débattit sur le gravier en dispersant des petits cailloux. Une aile pendait mollement et une patte semblait avoir été également cassée car le pigeon tournait en rond incapable de s’élever. Les autres pigeons s’éloignèrent, désintéressés à la recherche de miettes dans le gravier.
    ‘ Si vous pouviez détourner les yeux juste un instant”, dit l’homme. Il déposa son parapluie de nouveau à terre et se dirigea rapidement vers l’oiseau qui se débattait ; puis il le ramassa, et avec rapidité et habileté lui tordit le cou – C’était tout le savoir-faire qu’une personne bien élevée doit posséder. Il trouva une poubelle dans laquelle il déposa soigneusement le corps.
    Il n’y avait rien d’autre à faire, dit-il d’un air désolé en revenant.
    Je n’aurais pas pu le faire moi-même, dit la femme, en utilisant prudemment la grammaire de la langue étrangère.
    Nous avons le privilège d'ôter la vie, répondit-il ironiquement et sans fierté.
    Quand il s’assit la distance entre eux s’était réduite : ils pouvaient parler librement au sujet du temps et du premier véritable jour d’été. La semaine passée avait été anormalement froide et même aujourd’hui….Il admira sa façon de parler anglais et s’excusa pour sa méconnaissance du français, mais elle le rassura : Ce n’était pas inné. Elle venait de terminer ses études dans une école anglaise à Margate.
    ‘C’est une station balnéaire, n’est-ce pas ?
    ‘La mer paraît toujours grise, lui dit-elle et le silence s’installa entre eux pour un instant. Puis en pensant peut-être au pigeon mort elle lui demanda s’il avait été à l’armée. Non, j’avais plus de quarante ans à la déclaration de la guerre, lui dit-il. J’étais en mission en Inde pour le gouvernement. Je me suis pris d’une grande affection pour ce pays.
    ‘Etes-vous marié ? demanda-t-elle. Il hésita un instant avant de répondre. ‘Oui’ comme s’il voulait être tout à fait précis.
    Il tendit sa main pour chercher son parapluie - Cette situation surprenante de parler si ouvertement avec une étrangère lui donna confiance.
    ‘ Je n’aurais pas dû vous faire cette demande, dit-elle, toujours prudente avec l’usage de la grammaire.
    ‘Pourquoi pas ? il l’excusa d’un air gêné.
    ‘J’étais intéressée par ce que vous disiez. Elle lui sourit. La question m’est venue à l’esprit, elle n’était pas prévue.
    ‘Etes-vous mariée ? lui demanda-t-il mais uniquement pour la mettre à l’aise car il pouvait voir son alliance.
    ‘Oui ‘
    A ce moment-là ils semblaient bien se connaître l’un et l’autre, et il sentit que se serait un manque de courtoisie de ne pas donner son identité.
    Il dit, mon nom est Greaves. Henry C. Greaves.
    Le mien est Marie-Claire, Marie-Claire Duval.
    ‘Quel bel après-midi nous avons eu, dit l’homme qui s’appelait Greaves.



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de gerondif, postée le 27-03-2013 à 18:13:48 (S | E)
    Hello, Violet,

    L'homme se leva d'un bond, saisissant son parapluie comme si c'était une cravache. "Satanés chenapans!" s'exclama-t-il,et la légère intonation
    américaine rendait l'expression encore plus édouardienne - Henry James l'aurait sûrement utilisée.
    'Le pauvre oiseau' , dit la femme . L'oiseau avançait péniblement sur le gravier, éparpillant les petits cailloux. Une de ses ailes pendait sans vie et il avait sans doute aussi une patte cassée car le pigeon pivotait sur lui même en cercles, incapable de s'envoler.Les autres pigeons, insensibles, s'éloignèrent,en quête de miettes dans le gravier.
    ' Détournez les yeux un petit instant, voulez-vous?' dit l'homme. Il reposa son parapluie et se dirigea d'un pas vif vers l'endroit où l'oiseau se débattait; Puis, il le souleva du sol,et d'une main leste et experte lui tordit le cou - Une compétence que toute personne de bonne éducation se devait de posséder. Il chercha des yeux aux alentours une poubelle dans laquelle il déposa avec soin la dépouille.
    "Il n'y avait rien d'autre à faire" lâcha-t'il, confus, lorsqu'il revint.
    ' Je n'aurais pas pu le faire, personnellement' , dit la femme, avec une grande correction grammaticale dans une langue qui lui était étrangère.
    ' Oter la vie est notre privilège,' répondit-il, avec plus d'ironie que de fierté.
    Quand il reprit place, la distance entre eux avait diminué: Ils purent parler librement du temps et du premier vrai jour d'été. La semaine précédente avait été anormalement froide vue la saison, et même aujourd'hui....Il la complimenta sur sa façon de parler anglais et s'excusa de ne pas maîtriser le français mais elle le rassura: Ce talent n'avait rien d'inné. Son éducation avait été "peaufinée" dans une école anglaise à Margate.
    ' C'est une station balnéaire, n'est-ce-pas?'
    ' La mer donnait toujours l'impression d'être très grise' , lui dit-elle et pendant un instant, ils retombèrent dans leurs pensées respectives.Puis,songeant peut-être au pigeon mort, elle lui demanda s'il avait été militaire ' Non, J'avais plus de quarante ans quand la guerre survint,' dit-il. ' J'ai pris part à une mission gouvernementale en Inde. J'ai développé un penchant prononcé pour ce pays.."
    'Etes-vous marié ?' demanda-telle .Il hésita un moment avant de répondre 'oui', comme s'il souhaitait être très très précis (comme s'il voulait préciser les choses à l'extrême).
    Il tendit la main à la recherche de son parapluie - Cela lui redonna confiance, surpris qu'il était de parler si ouvertement à une étrangère .
    ' Je n'aurais point dû vous le demander,' dit-elle,choisissant toujours ses mots avec soin .
    ' Où est le mal ?' l'excusa-t-il maladroitement.
    ' Ce que vous avez raconté m'a intéressé.' Elle lui adressa un petit sourire.' La question est sortie toute seule. C'était imprévu .'
    'Etes-vous marié ?' demanda-t-il', dans le seul but de la mettre à l'aise car il apercevait son alliance.
    'Oui'.
    A cet instant, ils semblaient en connaître beaucoup l'un sur l'autre, et il sentit que c'était impoli de ne pas dévoiler son identité.'Je m'appelle Greaves.. Henry C.Greaves.'dit-il.
    ' Et je m'appelle Marie- Claire . Marie- Claire Duval .'
    ' Quel bel après-midi nous avons passé,' dit l'homme prénommé Greaves .[...]



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de sundeep, postée le 27-03-2013 à 22:24:46 (S | E)
    Bonsoir chère Violet
    voilà un bien beau texte plein de sensibilité. Pas facile de parler avec un style 'édouardien' en français!! J'attends tes suggestions linguistiques bien entendu. Merci d'avance du temps que tu prendras pour nous expliquer tout ça. Bonnes Pâques avec beaucoup d'oeufs au milieu de quelques violettes.


    [..]L'homme se leva, agrippant son parapluie comme une cravache. 'Maudits soient ces petits chenapans,' s'exclama-t-il, et l'expression sonnait encore plus édouardienne à cause de la légère intonation américaine - qu' Henry James aurait sûrement utilisée.
    'Ce pauvre oiseau', dit la femme. L'oiseau se débattait sur le gravier, éparpillant des petits cailloux. Une aile pendait inerte et une patte devait aussi avoir été cassée, car le pigeon tournait sur lui-même incapable de se relever. Les autres pigeons s'étaient éloignés, parfaitement indifférents, à la recherche de miettes dans les gravillons.
    'Pourriez-vous détourner votre regard juste pour un instant,' dit l'homme. Il reposa son parapluie et marcha rapidement en direction de l'oiseau qui se débattait; il le prit alors dans ses mains et avec maîtrise lui tordit rapidement le cou - avec cet espèce de savoir-faire que toute personne de bonne famille devrait posséder. Il chercha du regard une poubelle et y déposa avec précaution le corps.
    'Il n'y avait rien d'autre à faire' fit-il remarquer quand il revint, comme pour s'excuser.
    'Je n'aurais pas pu le faire moi-même', dit la femme, s'appliquant sur la construction grammaticale d'une langue étrangère.
    'Ôter la vie est notre privilège' répliqua-t-il plus ironiquement qu'avec fierté.
    Quand il se rassit, la distance qui les séparait était moins grande: ils pouvaient parler aisément du temps et du premier vrai jour d'été. La semaine précédente avait été particulièrement froide pour la saison, et même aujourd'hui... Il était en admiration devant sa façon de parler anglais et s'excusa de son propre manque de connaissance du français, mais elle le rassura: ce n'était pas un talent inné. Elle avait été 'peaufinée' dans une école anglaise à Margate.
    C'est une station balnéaire, n'est-ce pas?
    'La mer semblait toujours très grise' lui dit-elle, et pour un moment ils s'enfermèrent chacun dans un silence. Alors, peut-être en pensant au pigeon mort, elle lui demanda s'il avait été militaire. 'Non, j'avais plus de quarante ans quand la guerre a éclaté', dit-il. 'J'étais en poste pour une mission gouvernementale en Inde. Je me suis pris à beaucoup aimer l'Inde. '[..]

    'Êtes-vous marié?'demanda-t-elle. Il hésita un moment avant de répondre. 'Oui', comme s'il désirait se montrer tout à fait exact.
    Il tendit sa main pour toucher son parapluie -- cela lui donnait confiance en lui dans cette surprenante situation où il tenait une conversation si libre avec une étrangère.
    'Je n'aurais pas dû vous poser la question', dit-elle, toujours attentionnée au registre grammatical.
    'Et pourquoi non?' C'était une façon gauche de s'excuser.
    'Ce que vous disiez m'intéressait'. Elle lui adressa un léger sourire. 'La question est venue comme cela. A l'improviste.'
    'Êtes-vous mariée?' demanda-t-il, mais dans le simple but de la mettre à l'aise, car il voyait bien son alliance.
    'Oui'.
    A présent ils avaient l'impression de vraiment bien se connaître l'un l'autre, et il se sentit rustre de ne pas avoir décliner son identité. Il dit 'Je m'appelle Greaves.. Henry C. Greaves.'
    'Marie-Claire Duval. Je m'appelle Marie-Claire Duval.
    'Ce fut un après-midi tout à fait charmant' dit l'homme qui répondait au nom de Greaves. [...]

    -------------------
    Modifié par sundeep le 27-03-2013 23:50



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de violet91, postée le 29-03-2013 à 21:54:56 (S | E)
    Message de joe39 envoyé le jeudi 28 mars 2013 à 19:33:38

    Dear Violet,
    Here is the Graham Greene’s excerpt, which I’m sending you hereunder.
    QUOTE

    L’homme se leva, saisissant son parapluie comme une cravache. « Infernal jeunes canailles » il cria et la phrase semblait être plus « Edouardien » en raison de la faible intonation américaine.
    Henry James pourrait sûrement pu employer « Ce pauvre oiseau » dit la femme. L’oiseau se débattait sur le gravier en dispersant des petites pierres pendait mou et une jambe a dû être cassé aussi puisque le pigeon pivotait en rond incapable de se lever. Les autres pigeons s’en éloignant sans montrer aucune intérêt á la recherche de miettes parmi le gravier. « Je vous prie de détourner le regard pendant une minute » dit l’homme. Il posa son parapluie à nouveau et se dirigea rapidement
    où l’oiseau se pivotait en ronde, ensuite il le ramassa et de façon experte, il tordu son cou – c’était une sorte de compétence qui tous les expertes de l’élevage devrait posséder. Il regarda autour pour
    trouver une poubelle dans laquelle il posait le corps proprement.
    « Il n’y avait rien d’autre à faire » il remarquait-il, désolé , quand il retournait chez la femme.
    « Je ne pouvais pas l’avoir fait moi-même » dit-elle soigneusement grammaticale en parlant dans une langue étrangère.
    « Prendre la vie est notre privilège, répondit-il avec de l’ironie plutôt que de fierté.
    Quand il s’assit la distance entre eux avait diminué :: ils ont put s’exprimer librement sur la météo et la première vraie journée d’été. La semaine dernière a été exceptionnellement froid, et même aujourd’hui…Il admirait la façon dont elle parlait anglais et s’excusé pour son propre manque de la langue française, mais elle lerassura : elle n’était pas encrée talent : Elle avait été diplômé à l’école anglaise à Margate.
    « C’est une station balnéaire, n’est-ce pas ?
    La mer semble toujours très grise, lui dit-elle, et pendant un certain temps, il restaient tous deux silencieux. Après un certain temps, peut être pensant à le pigeon mort, elle lui demanda s’il avait été dans l’armée. « Non, je n’ai plus de quarante ans quand la guerre a éclaté - dit-il - « J’ai fait partie d’une mission du gouvernement de
    de l’Inde :Je suis devenu très friands de l’Inde …
    « Êtes-vous marié ? » Elle demanda. Il hésita un instant avant de répondre. « Oui », comme s’il voulait être complètement exact. Il étendit la main vers son parapluie – il donnait confiance dans cette situation surprenante de parler aussi ouvertement à un étranger.
    « Je n’aurais pas dû vous demander », dit-elle, toujours soigné avec sa grammaire.
    « Pourquoi pas ?» Il s’excusait gauchement.
    « J’ai été intéressé par ce que vous avez dit. Elle lui donnait un petit sourire. La question arriva, imprévu.
    « Êtes- vous marié ? Il demanda, mais seulement pour la mettre à l’aise, car il pouvait voir sa bague.
    « Oui »
    Dans cette moment il semblaient savoir beaucoup les uns des l’autre, et il se sentait impoli de ne pas renoncer à son identité. Il dit « mon nom est Greaves.. Henry C. Greaves.
    « Le mien est Marie-Claire. Marie-Claire Duval.
    « Que bel après-midi était-il » dit l’homme que s’appelait Greaves.

    --- Thank you,gentleman from Trieste, who works at English and French with such pleasure and reliability.



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de edouard34, postée le 01-04-2013 à 12:30:25 (S | E)
    Bonjour Violet,
    Merci pour cet exercice et ce choix, voici ma contribution ...

    ...L’homme se leva, attrapant son parapluie comme une cravache.
    “Maudites jeunes fripouilles !” S’exclama-il, et la phrase sonna dans un style très Edwardien en raison de cette intonation Américaine à peine prononcée. (Henry James l’aurait sûrement employée comme ça.)
    “Ce pauvre oiseau.” dit la dame.
    Les pigeons se battaient sur le gravier, éparpillant les cailloux.
    Pour l’un d’eux, une aile pendait immobile et une patte aussi avait dû être cassée car il tournoyait sur lui-même incapable de décoller. Les autres s’éloignaient indifférents, cherchant des miettes dans le gravier.
    « Si vous voulez bien regarder ailleurs, juste une minute. » dit l’homme.
    Il posa son parapluie à nouveau et marcha rapidement vers l’oiseau qui s’agitait, il l’attrapa et rapidement lui tordit le coup d’une main experte. (C’était un savoir-faire que toute personne éduquée devait avoir.)
    Il chercha aux alentours une poubelle dans laquelle il posa précautionneusement le corps de l’animal.
    “Il n’y avait rien d'autre à faire.” fit-il remarquer pour s’excuser alors qu'il revenait.
    “ Moi-même, je n’aurais pas pu le faire.», dit la dame, prenant garde à sa syntaxe dans une langue étrangère.
    “ Prendre la vie est notre privilège.” répondit-il avec plus d’ironie dans le ton que de fierté.
    En s’asseyant ils s’étaient rapprochés et ils pouvaient maintenant parler de façon décontractée du temps et des vrais premiers jours d’été.
    Les dernières semaines ont été vraiment froides pour la saison, et même aujourd'hui…
    Il admirait la façon dont elle parlait Anglais et s’excusa de son médiocre Français, mais elle le rassura: ce n’était pas inné. Elle avait terminé son cursus scolaire dans une école anglaise à Margate.
    "C’est une station balnéaire, si je ne m’abuse.
    -La mer semble toujours d’un gris sombre.” lui dit-elle et pendant un moment ils restèrent silencieux chacun de leur coté.
    Puis, peut-être en pensant au pigeon mort, elle lui demanda s’il avait été militaire.
    “Non, j’avais plus de quarante ans quand la guerre a été déclarée.” dit il.
    “J’ai mené une mission pour le compte du gouvernement indien. Je suis resté très attaché à l’Inde.
    -Etes-vous marié ?” demanda-t-elle. Il hésita un moment avant de répondre “oui" comme s’il souhaitait donner une réponse suffisamment proche de la réalité.
    Il fit un geste de la main et la mit sur son parapluie ; cela lui donna confiance dans cette surprenante situation d’une discussion aussi familière avec une personne qu’il ne connaissait pas.
    “ Je n’aurais jamais dû vous poser cette question. ” dit-elle toujours attentive à sa syntaxe.
    “Pourquoi pas ? ” Demanda-t-il, pour l’excuser maladroitement
    “J’étais intéressée par ce que vous disiez. ” Elle fit un léger sourire “ La question m’est venue, mais c’était imprévu. ”
    “Etes-vous mariée ? ” L'interrogeant à son tour, juste pour la mettre à l’aise, puisqu’il avait vu son alliance.
    “ Oui, ” à ce moment là, il semblait déjà en savoir beaucoup l’un sur l’autre et il eut le sentiment qu’il serait malvenu de ne pas dévoiler son identité. Il dit “Mon nom est Greaves, Henry C. Greaves. -Et le mien est Marie-Claire, Marie-Claire Duval. ”
    “ Quel bel après midi nous avons ” Rappela l’homme qui s’appelait Greaves



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de ariette, postée le 01-04-2013 à 19:24:15 (S | E)
    pour cet extrait subtil et délicat, 'prime choice'

    […]L’homme se leva en saisissant son parapluie comme une cravache : «maudits petits gredins, » s’écria-t-il, et la tournure parut plus ‘Edouardienne’ à cause de sa légère intonation Américaine – Henry James aurait sûrement pu l’employer.
    « Pauvre petit oiseau », dit la femme. L’oiseau se débattait sur le gravier, éparpillant des petits cailloux. L’une de ses ailes pendait mollement et une patte avait dû être cassée aussi car le pigeon pivotait en cercles, incapable de se relever. Les autres pigeons s’éloignaient, avec indifférence, cherchant des miettes dans le gravier.
    « Si vous vouliez bien détourner les yeux juste une minute », dit l’homme. Il reposa son parapluie et se dirigea rapidement vers l’endroit où l’oiseau s’agitait ; puis il le ramassa et d’un geste prompt et expert il lui tordit le cou – c’est le genre de compétence que toute personne qui a du savoir-vivre devrait posséder- Il chercha une poubelle dans laquelle il déposa délicatement le cadavre.
    « Il n’y avait rien d’autre à faire », fit-il remarquer comme pour s’excuser quand il revint.
    « Je n’aurais pas été capable de le faire personnellement », dit la femme, en faisant attention à la grammaire dans la langue étrangère.
    « Ôter la vie est un de nos privilèges », répondit-il avec ironie plutôt qu’avec orgueil.
    Quand il s’assit, la distance entre eux s’était réduite ; ils étaient à même de se parler sans gêne du temps et de cette première vraie journée d’été. La semaine passée avait été plutôt froide pour la saison et même aujourd’hui… Il fit l’éloge de la façon dont elle parlait l’anglais et s’excusa pour ses lacunes en français mais elle le rassura : ce n’était pas un talent inné. Elle s’était ‘perfectionnée’ dans une école anglaise à Margate.
    « C’est une station balnéaire, n’est-ce pas ? »
    « La mer semblait toujours très grise », lui dit-elle et pendant un moment ils se turent. Puis, pensant peut-être au pigeon mort, elle lui demanda s’il avait été dans l’armée. « Non, j’avais plus de quarante ans quand la guerre s’est déclarée », dit-il « J’ai fait mon service en mission pour le gouvernement en Inde. Je suis tombé amoureux de l’Inde ».[…]
    « Êtes-vous marié ? » demanda-t-elle. Il hésita un instant avant de répondre. « Oui » comme s’il souhaitait être tout à fait exact.
    Il tendit la main pour chercher son parapluie –cela lui donnait confiance dans cette situation surprenante où il se trouvait de parler si ouvertement à une inconnue.
    « Je n’aurais pas dû vous demander », dit-elle, toujours attentive à sa grammaire.
    « Pourquoi pas ? » Essayant de l’excuser maladroitement.
    « J’étais intéressée par ce que vous disiez ».Elle lui sourit légèrement. « La question est venue. C’était imprévu. »
    « Et vous, êtes-vous mariée ? » demanda-t-il, uniquement pour la mettre à l’aise car il avait bien vu son alliance.
    « Oui ».
    A ce stade, ils semblaient en savoir déjà long l’un sur l’autre et il avait l’impression que ce serait manquer de savoir-vivre que de ne pas révéler son identité. Il dit : « Mon nom est Greaves. Henry C. Greaves. »
    « Moi je m’appelle Marie-Claire. Marie-Claire Duval. »
    « Quel bel après midi nous avons eu ! » dit l’homme nommé Greaves. […]





    Réponse: Deux êtres délicats/Version de violet91, postée le 03-04-2013 à 13:11:34 (S | E)
    Bonjour à tous , dear friends assidus , revenus et nouveaux ,

    Vous avez été nombreux à venir savourer ce nouvel extrait délicat du so British Graham Greene, dont le style et les inspirations sont toujours un sûr exemple de belle littérature anglaise . Pudique et complexe . Ces deux ' héros ' apparemment ' si discrets' ont une étoffe encore bouillonnante , perceptible aux lecteurs attentifs aux effleurements , à ce presque dit ou non, qui ouvre tous les possibles ...
    Many thanks to you for now . I'll probably be available for you in the late afternoon .
    See you , then .

    ..6.28 pm. Here I am, as I said .

    Voici ma proposition :

    ..........Changeraient-ils le cours de leur vie ? Version II. ( > India)ou ( texte intégral )............

    - Lien internet
    - 4mn de bonheur bien français et qui fera écho . ( petite fenêtre)

    ..............................................
    -- D'un bond, l'homme se dressa brandissant son parapluie comme une cravache .' Satanés jeunes gredins ! ' fulmina-t-il. L'apostrophe eut des réson(n)ances* quelque peu édouardiennes de par la légère intonation américaine - elle aurait sûrement pu venir de la plume de Henry James.
    -' Ce pauvre pigeon !', dit la femme. L'oiseau se débattait sur le gravier et projetait de petits cailloux. Une de ses ailes pendait, démise, et une de ses pattes avait dû être cassée aussi, car la bête pivotait en rond sur elle-même, sans pouvoir se redresser . Ses congénères s'éloignaient sans en faire le moindre cas, picotant le sol en quête de miettes .
    -' Voudriez-vous bien détourner votre regard un instant , je vous prie ?' Il reposa son parapluie et se dépêcha de rejoindre l'endroit où le volatile s'épuisait à lutter ; puis, il le ramassa et d'une main aussi vive qu'experte, lui tordit le cou - une de ces maîtrises que tout homme bien né se devrait de posséder . Il chercha des yeux une boîte à ordures et alla y déposer délicatement le petit corps .
    -' Il n'y avait rien d'autre à faire' , allégua-t-il en revenant vers le banc.
    -' Personnellement , j'en aurais été incapable ' poursuivit la femme , soignant sa syntaxe en langue étrangère.
    - 'Ôter la vie est un de nos privilèges à nous, les hommes ,'répliqua-t-il avec plus d'ironie que de fierté.
    Quand il se rassit, la distance entre eux s'était amenuisée ; il leur fut facile de parler sans retenue du temps et de cette première journée estivale . La semaine passée avait été anormalement froide pour la saison , et même aujourd'hui ...Il lui fit compliment sur son aisance à parler l' anglais et déplora ses propres lacunes en français . Toutefois, elle le rassura :ce n'était pas un talent inné . Elle avait parachevé ses études dans une école anglaise de Margate .
    - ' Sauf erreur de ma part, c'est bien une station balnéaire ?
    -' En effet , et la mer y semblait toujours très grise ',lui narra-t-elle et l'espace d'un moment , ils replongèrent chacun dans leurs silences respectifs . Puis ,peut-être à la pensée du pigeon mort , elle lui demanda s'il avait été dans l'armée .' Non , j'avais plus de quarante ans, quand la guerre a été déclarée ', dit-il,' J'ai été envoyé en mission en Inde par le gouvernement. C'est à partir de là que l'Inde m'a totalement séduit. [...].
    -' Etes -vous marié ?' interrogea-t-elle . Il hésita un peu avant de répondre . 'Oui' , comme s'il souhaitait s'approcher au plus près de la vérité . Il avança la main pour palper son parapluie - cela lui donnait de l'assurance dans cette situation surprenante où il parlait si ouvertement à une inconnue .
    -'Je n'aurais pas dû vous poser cette question ,' dit-elle, toujours soucieuse de bien s'exprimer .
    -'Et pourquoi pas ?' furent les seuls mots très maladroits qu'il trouva pour l'excuser.
    -' J'étais absorbée par ce que vous disiez' . Elle lui adressa un petit sourire. ' La question est sortie tout à trac . C'était imprévu .
    -' Et vous, êtes -vous mariée ?' demanda-t-il , mais dans le seul but de la mettre à son aise, car il avait bien vu son alliance .
    -' Oui .'
    A ce stade , il leur sembla en savoir beaucoup l'un sur l'autre et il estima discourtois de ne pas dévoiler son identité. Il se présenta : ' 'Je m'appelle Greaves . Henry C. Greaves .'
    -'Et moi , Marie-Claire . Marie-Claire Duval.'
    -' Quel charmant après-midi nous venons de passer là !' dit l'homme nommé Greaves.[...]


    * Sonner , résonner ( to sound like n'est pas simple à traduire : ressembler à l'oreille) :' Tiens ! On dirait du Henry James qui aurait côtoyé Edouard VII ( historiquement possible et 'classy') ! Résonner > résonance magnétique ou/et musicale .
    Au début , il y avait ' résonnance' , plus logique , n'est-il pas ?
    En effet, selon le dictionnaire Larousse :
    résonance
    L'orthographe résonnance, parfois employée, est quelque peu archaïque. . Pardon me , will you ?

    Extrait de la nouvelle ' Deux êtres délicats' de l'écrivain britannique GRAHAM GREENE ......

    'Woilà' pour cette première partie à laquelle je viens d'apporter quelques retouches . I may come back . Have a very good night , folks.



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de violet91, postée le 03-04-2013 à 22:13:36 (S | E)

    ' I have done my duty' ...now,voilà la traduction de M. Henri Yvinec . ( Pocket bilingue : langues pour tous n°2705 -Juillet 2009)

    L'homme se leva saisissant son parapluie comme une cravache : ' Fieffés gredins !' 's'écria-t-il et la formule parut plus désuète à cause de sa légère intonation américaine . Henry James aurait sûrement pu l'employer .
    -' Pauvre bête ! ' dit la femme . L'oiseau se débattait sur le gravier , projetant des petits cailloux. L'une des ailes était pendante et une patte avait dû être cassée aussi car le pigeon pivotait en cercles , incapable de se redresser . Les autres pigeons s'éloignèrent, indifférents, cherchant des miettes dans le gravier .
    - 'Si vous vouliez bien détourner la tête une petite minute ', dit l'homme . Il reposa son parapluie et se dirigea rapidement vers l'endroit où l'oiseau virevoltait ; il le ramassa et d'une main preste et experte, il lui tordit le cou ; c'était le genre de technique que toute personne bien éduquée devrait posséder. Il chercha une poubelle dans laquelle il déposa délicatement le cadavre.
    - ' Il n'y avait rien d'autre à faire', observa-t-il comme pour s'excuser en revenant vers le banc.
    -' J'en aurais été incapable', dit la femme , surveillant sa grammaire dans la langue étrangère .
    -' Supprimer la vie est un de nos privilèges à nous, les hommes ', répondit-il avec ironie plutôt qu'avec orgueil .
    Quand il se rassit , la distance entre eux s'était réduite ; ils pouvaient échanger à leur aise des propos sur le temps et la première vraie journée d'été . La semaine passée avait été trop froide pour la saison, et même aujourd'hui...Il lui dit son admiration pour la façon dont elle parlait l'anglais et s'excusa de ne pas connaître le français mais pour sa part elle le rassura : ce n'était pas un talent inné . Elle avait suivi des ' cours de perfectionnement ' dans une école anglaise de Margate.
    -' Margate est une station balnéaire , n'est-ce pas ?'
    -' La mer semblait toujours très grise' , lui dit-elle et pendant un moment chacun retomba dans son silence . Puis , songeant peut-être au pigeon mort, elle lui demanda s'il avait été dans l'armée. ' Non, j'avais plus de quarante ans quand la guerre s'est déclarée', dit-il. 'J'ai été envoyé en mission par le gouvernement en Inde . L'Inde m'a beaucoup plu.'[.
    ..]
    -' Etes-vous marié ?' demanda-t-elle . Il hésita un instant avant de répondre . ' oui' , comme s'il voulait être parfaitement précis. Il tendit la main pour prendre son parapluie ; cela le rassurait dans cette situation inattendue où il se trouvait de parler ouvertement à une inconnue .
    -' Je n'aurais pas dû vous demander', dit-elle, toujours soucieuse de sa grammaire.
    -'Pourquoi pas ,' dit-il avec maladresse pour l'excuser.
    -' J'étais intéressée par ce que vous disiez .' Elle lui adressa un léger sourire . ' La question est venue comme ça . C'était imprévu .'
    -' Et vous, êtes - vous mariée ? ' ' demanda-t-il , uniquement pour la mettre à l'aise car il voyait bien son alliance .
    -' Oui'.'
    A ce stade il leur semblait en savoir déjà long l'un sur l'autre et il eut le sentiment que c'était manquer de savoir-vivre que de ne pas dévoiler son identité. Il dit : ' Je m'appelle Greaves. Henry C. Greaves . '
    -' Moi je m'appelle Marie-Claire . Marie- Claire Duval .'
    -' Quel bel après-midi nous avons eu !' dit l'homme nommé Greaves .[...]




    Réponse: Deux êtres délicats/Version de mamou3, postée le 04-04-2013 à 06:25:15 (S | E)
    Merci beaucoup Violet pour cet exercice et pour ta traduction de cette rencontre romantique, toute en retenue.




    Réponse: Deux êtres délicats/Version de violet91, postée le 05-04-2013 à 00:22:29 (S | E)

    Coucou à tous ,

    Je ne vous ai pas oubliés ...je viens d'établir des parallèles entre les vies et les styles d'écriture de Henry James et Graham Greene. Puis, j'ai planché sur l'art déco à Paris et la mode des gens chics des fifties ( homme à moustache et parapluie )! Photos à l'appui et surprises demain.... Tout le ' reste' est prêt.

    Have a very good night if you are not already fast asleep . See you tommorrow as soon as I can .



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de sundeep, postée le 05-04-2013 à 11:37:41 (S | E)
    Merci Violet pour ta traduction que je trouve beaucoup plus 'accurate' que la version du livre. Mais ce n'est qu'un avis personnel, je ne voudrais froisser personne. Dans l'attente impatiente des explications et des récompenses visuelles et auditives.



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de violet91, postée le 05-04-2013 à 16:22:54 (S | E)
    Bonjour à tous, amis, et agréable vendredi à vous , malgré la grisaille revenue,


    --HENRY JAMES , figure majeure du REALISME LITTERAIRE ANGLO-SAXON du XIXème siècle . [/rougeECRIVAIN, DRAMATURGE et NOUVELLISTE , DRAMATURGE ,NOUVELLISTE.(1846-1916)

    -Quelques heures hier pour essayer d'entrer discrètement dans la vie comme verrouillée de Henry James ( 1846-1916 ), apparemment célibataire dit ' endurci'. Cet Américain installé à Paris en 1875 où grand nombre de 'cerveaux' de tous horizons' se rencontrent en 'la' capitale culturelle du XIXème siècle , avait l'intention d'y passer toute sa vie.
    Il la quitte en 1876, peut-être mal à l'aise avec ces libertés affichées des intellectuels parisiens et s'installe définitivement à Londres - il voyagera, toutefois- . On pourrait à bien des égards le ranger dans la littérature française, mais ce serait sans compter sur la censure victorienne présente dans toute l'œuvre. Edouard VII 'le Pacificateur' succéda à Victoria de 1901 à 1910. Henry James n'a d'yeux en écriture que pour l'Europe et l'Angleterre où il se sent chez lui, et en 1915 , il demandera et obtiendra la nationalité britannique , déçu aussi de l'attitude des Etats-Unis face à la guerre qui fait rage sur le continent. Il mourra à Londres en 1916. His ashes are interred at Cambridge, Massachussets, though.

    Le style ' Henry James' est remarquable de raffinement et pudeur anglo-saxonne. La 'particularité' de la vie sexuelle ne lui apparaît pas appartenir au domaine du ' produisible au jour' . Il rejette cette tendance du roman francais qu'il admire infiniment par ailleurs ( Balzac est son maître, Zola, Maupassant- ' Bel Ami' ( 1885) ou ' The story of a scoundrel' , le roman d'un gredin, jeune- homme sans le sou , timide et peu sûr de lui, qui deviendra excellent séducteur, opportuniste, rusé, visant la ' grosse dot' ,et plus tard Mallarmé qui l'influencera vers le fantastique ). La tendance du roman français à faire de la sexualité un lieu de réflexion, voire de métaphysique, lui semble tout à fait déplacée .'
    Pour Henry James , l'écriture ne doit pas aborder ce qui est ' caché . Le 'caché' est 'caché' : l'écrivain est pour lui, plus efficace en étant voyeur . L'homme James ne s'implique apparemment pas. Le jeu de cache-cache seul le fascine .
    On a souvent comparé l'écriture de Henry James aux tableaux des Impressionnistes .

    ..............................................Inspiré des propos de PETER BROOKS .(Yale University) ( Rien à voir bien sûr avec le grand Peter Brook anglais qui est un metteur en scène de théâtre et de référence ).

    'He is primarily known for the series of novels in which he portrays the encounter of Americans with Europe and Europeans. His method of writing from the point of view of a character within a tale allows him to explore issues related to consciousness and perception, and his style in later works has been compared to impressionist painting ' wikipedia.

    Son niveau de langue est noble et classique ; Henry James ne vise rien d'autre qui, pour lui, serait ' souillure' .

    ' His novels are a repeated exposure of this wickedness, a reiterated and passionate plea for the fullest freedom of development, unimperiled by reckless and barbarous stupidity'( his secretary Theodora Bosanquet dixit)

    James's most famous novella is' The Turn of the Screw', a ghost story in which the question of childhood corruption obsesses a governess
    .

    Et sa vie privée reste privée ; il n'a pas fait de confidences ! 'Narratur' ...They say ..Shush ! Privacy.... This is none of our business, is it ? The works of this enormously productive writer speak for themselves !

    ............................. . Portrait de John Singer Sargent .1913. ( tableau absent à l'exposition de Petit Palais en 2007 ' . Sorolla et Sargent : les peintres de la lumière.)

    Je ne peux taire, malgré tout, les critiques d'autres grands écrivains à son sujet et notamment les novateurs qui vont donner à l'écriture un élan de grande modernité, du ' décoiffant' :

    Vernon Parrington, composing a canon of American literature, condemned James for having cut himself off from America. Jorge Luis Borges wrote about him, "Despite the scruples and delicate complexities of James his work suffers from a major defect: the absence of life."[45] And Virginia Woolf, writing to Lytton Strachey, asked, "Please tell me what you find in Henry James. ...we have his works here, and I read, and I can't find anything but faintly tinged rose water, urbane and sleek, but vulgar and pale as Walter Lamb. Is there really any sense in it?"[


    Major works by HENRY JAMES and his influence on GRAHAM GREENE :

    NOVELS I would recommend : ( modestement et ' subjectivement ')

    -1877- The American
    - 1878 -The Europeans
    - 1880 Washington Square ( généralement au programme de tout angliciste)
    - 1886 The Bostonians .

    SHORT STORIES AND NOVELLAS : ( pour aller à l'essentiel ; c'est colossal.)

    - 1864 . A tragedy of error .
    - 1878.Daisy Miller.
    - 1884 . Pandora.
    - 1891. The Pupil.
    - 1896 The figure in the carpet.
    - 1898 . THE TURN OF THE SCREW ( Le tour d' écrou). ( adapté au théâtre et au cinéma). Opéra de Benjamin Britten : biennale de Venise 1954.
    - 1903 . The Beast in the Jungle . ( La Bête dans la Jungle ' , adaptée par Marguerite Duras en 1985, interprétée délicatement par Sami Frey et Delphine Seyrig ; on y sent très fortement l'influence de Tourgeniev ( Turgenev). On dirait aussi du Tchekhov.

    Between 1906 and 1910 James revised many of his tales and novels for the New York edition of his complete works. His autobiography, A Small Boy And Others, appeared in 1913 and was continued in Notes Of A Son And Brother (1914). The third volume, The Middle Years, appeared posthumously in 1917


    ...................Tout ce travail 'rapide' sur H .James , car Greene admire ses ' chemins en écriture' ' (Cixous) et comme lui,il a passé beaucoup de son temps ailleurs qu'en son pays ( England)où il étouffait sous le poids de son éducation ' Roman Catholic', préférant l'Inde, Paris , New York et la Suisse où il mourra en 1991 . Je m'attacherai plus loin à son style et à ses thèmes de prédilection.



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de violet91, postée le 05-04-2013 à 22:27:50 (S | E)

    Back to the fifties in the park Monceau, with our ' TWO GENTLE PEOPLE' . So...?


    ....... ..


    Peut-être , avant ! ..après !. ... .. ..

    .... ...............................un peu plus tard , après une 'permanente'( perm)/ a permanent wave.


    Lien internet
    . 30mn of relaxation. ( petite fenêtre)


    Cet extrait ne représentait pas de vraies difficultés grammaticales ou temporelles . Construction à peu près classique :

    a)- Du style narratif avec point de vue omniscient : alternance de passé simple et imparfait, recouvrant un passé révolu : en anglais des prétérits réguliers : exclaimed/ sounded / struggled / moved / swivelled / picked / thrashed / replied / deposited...and so on and so forth.

    Des prétérits irréguliers : rose , said , wrung , was,were, put out/became /gave ...and so on ...Un prétérit modal could see = imparfait ou plus-que-parfait français . Un prétérit régulier à valeur de subjonctif : as though he wished.
    - Une interpellation ou apostrophe qui ne rentre pas dans la notion de ' phrase' type, canonique, exemplaire. ( comme l'énonciative ou assertive).
    - Un conditionnel présent de politesse (modalité de volonté): would you look away ?
    - Un auxiliaire modal du devoir atténué (ou conseil ailleurs) = conditionnel présent : ought to know : se devrait de.
    Le même avec une antériorisation : I ought not to have asked you.
    - Des temps composés - conditionnels passés- avec auxiliaires modaux :actif : might ( éventualité ) have used : aurait pu utiliser/passsif must (probabilité) have been broken : avait dû être brisée ou devait avoir été brisée
    ..- Un present perfect : it has been: temps du bilan d'un passé avec résultat dans le présent : conclusion de l'après-midi qui m'a amenée à utiliser un passé immédiat : que nous venons de passer ...
    - Un past perfect : actif : had narrowed . Trois past perfects passifs : had been cold : had been in the army/ she had been ' finished'.
    -3 présents simples/ verbe être : it is ...., isn't it . Margate est et restera une station balnéaire .My name is / mine is.
    - 2 présents passifs : are you married ?

    b )- Du style direct dialogue entre les deux protagonistes .Questions /réponses /remarques de l'un à l'autre. Déclarations coupées de propositions incises : he/she said, he/ she asked.

    c ) - Du style indirect : she asked if he had been in the army . La chute est inattendue : Greene repasse au style direct .


    Je crois n'avoir rien oublié de ce relevé. je relirai demain. It is almost midnight . Good night, everybody !



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de lakata, postée le 06-04-2013 à 12:25:29 (S | E)
    Merci violet pour ce texte et les copieux développements qui l'agrémentent.

    Une partie de la première phrase de cette version m'intrigue cependant :"...and the phrase sounded more Edwardian because of the faint American intonation..." traduite par tes soins :"...l'apostrophe eut des résonances* quelque peu édouardiennes de par la légère intonation américaine...".
    J'ai cherché sur le net en quoi le parler de l'époque édouardienne pouvait se teinter d'une éventuelle intonation américaine. En vain.
    xxx" Tu vas sans doute pouvoir m'éclairer, non ? Merci d'avance !

    * Voir ATILF. Résonance ne prend curieusement qu'un seul N, excepté dans "caisse de résonnance (d'un instrument à cordes)", allez savoir pourquoi...Une rouerie de plus de notre belle langue !

    -------------------
    Modifié par webmaster le 08-04-2013 20:54



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de lucile83, postée le 06-04-2013 à 17:46:28 (S | E)
    Hello lakata

    Votre traduction:
    L'homme se leva, se saisissant de son parapluie comme d'une cravache : « Sacrés petits voyous ! » s'exclama-t-il, et l'expression semblait d'autant plus édouardienne qu'elle se teintait d'une légère intonation américaine. Nul doute que c'est ce qu'aurait pu dire Henry James.

    Traduction de violet:
    D'un bond, l'homme se dressa brandissant son parapluie comme une cravache .' Satanés jeunes gredins ! ' fulmina-t-il. L'apostrophe eut des résonnances quelque peu édouardiennes de par la légère intonation américaine - elle aurait sûrement pu venir de la plume de Henry James.

    Traduction de M. Henri Yvinec . ( Pocket bilingue : langues pour tous n°2705 -Juillet 2009)
    L'homme se leva saisissant son parapluie comme une cravache : ' Fieffés gredins !' 's'écria-t-il et la formule parut plus désuète à cause de sa légère intonation américaine . Henry James aurait sûrement pu l'employer .

    Je ne vois pas où est le problème de l'intonation américaine. Auriez-vous traduit sans comprendre?
    Des reines d'Angleterre avaient l'accent et l'intonation écossais, des reines de France l'accent autrichien; pourquoi les personnages cités ne pourraient-ils avoir l'accent américain? Chacun a son accent ou intonation; parfois assez pernicieuse. En tout état de cause il faudrait vous adresser à l'auteur initial ou original pour tenter d'obtenir une réponse, sans oublier qu'il était très attiré par le monde 'extérieur' c'est-à-dire en dehors de la GB, surtout à une époque d'ouverture sur le Monde. Le reste n'est qu'humble traduction ou ressenti de ce que l'on perçoit à travers les mots et les phrases.

    Quant à la 2e question je n'y réponds pas puisque violet n'a pas terminé sa relecture de la correction Peut-être y répondra t-elle.




    Réponse: Deux êtres délicats/Version de lakata, postée le 06-04-2013 à 19:15:33 (S | E)

    Bonjour Lucile,et merci de votre réponse.

    Je crois m'être fait mal comprendre.

    Je vais tenter d'être plus claire. : intriguée par le fait qu'une intonation américaine, aussi légère fût-elle, ait pu évoquer de façon manifeste l'époque édouardienne, j'ai pensé que peut-être il était de bon ton, durant le règne d'Édouard VII, d'imiter "tout ce" qui venait des États-Unis, et que la chose tombait sans doute sous le sens pour toute personne au fait des modes de cette époque, dont l'auteur.
    Ce qui n'est pas mon cas, d'où mes recherches sur la vie au Royaume-Uni durant la première décennie du 20e siècle. Recherches infructueuses. D'où ma question à violet, qui a toutes les chances d'en savoir plus que moi à ce sujet.
    C'est tout !



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de lucile83, postée le 06-04-2013 à 21:07:57 (S | E)
    Hello

    Voici quelques éléments de réponse:

    Après les audaces des tentatives formelles, c'était le retour à une tradition réaliste abondamment illustrée au xixe siècle. Dans les années 1930, plusieurs intellectuels, en rébellion contre les valeurs d'une classe sociale trop policée, découvraient la vitalité de la classe ouvrière et renonçaient aux obscurités d'une langue recherchée, pour rapprocher masses et cultures. En 1939, Stephen Spender publiait un pamphlet intitulé Nouveau Réalisme. Naissaient à la même période le Club du livre de gauche et le Mouvement d'observation de masse, qui rassemblait des milliers de témoignages sur la vie quotidienne du citoyen moyen. Il ne s'agissait plus de « s'éveiller du cauchemar de l'Histoire », mais bien d'agir sur l'Histoire, d'accéder à une conscience politique, comme en témoignent les préoccupations d'engagement et de solidarité dans les œuvres de George Orwell, Graham Greene, Christopher Isherwood ou Edward Upward. Reportages, autobiographies ou journaux (A Berlin Diary, 1930 ; The Road to Wigan Pier, 1937, etc...), dans un style direct et dépouillé, étaient en honneur. Il n'est que d'évoquer le talent de journaliste d'un Greene qui, à partir de 1938, n'a pas cessé de promener le miroir du reportage sur tous les points chauds du globe (le Mexique en révolution, Londres sous les bombardements du Blitz, l'Indochine sous la rébellion viêt-minh, l'Amérique du Sud refuge des nazis, Haïti terre des tontons macoutes), utilisant la forme du roman policier ou d'espionnage pour traiter de cela seul qui lui importe, les aventures de l'âme.
    et suite si affinités
    Source:
    Lien internet




    Réponse: Deux êtres délicats/Version de lakata, postée le 07-04-2013 à 09:25:59 (S | E)
    Bonjour mamou et merci pour ce post.

    J'avais bien compris, comme vous, que le terme "Edwardian" était synonyme de désuet, de dépassé.
    Mais ce qui me tracasse, c'est en quoi -et je cite gerondif- "la légère intonation américaine rendait l'expression encore plus édouardienne". Quel est le lien de cause à effet entre les consonances américaines et "some Edwardian way of speaking" ?

    Je viens bien de trouver ceci, intitulé "The American assault on Edwardian society", sous la plume d'Evangeline Holland dans www.edwardianpromenade.com. Si ça va dans mon sens, ça n'en est pas moins très restrictif. Je vous laisse juge(s).

    The growing prevalence of a Yankee accent, indigenous or acquired, in smart drawing-rooms today, significantly betrays the New World leaven continually at work. Oddities of pronunciation are but the outward and audible sign of novelties in ideas. The nasal intonation reminds one that, on both sides of the Atlantic, social ideas increasingly conform to the same type. The Briton of either sex, newly arrived from the greatest of the Dependencies beneath the Southern Cross, instinctively sympathises with every sign of the Americanising process



    Réponse: Deux êtres délicats/Version de car2bar, postée le 07-04-2013 à 15:41:19 (S | E)
    Mille fois merci, chère Violet, pour cet exercice de traduction, pour ton travail toujours généreux et pour ta propre traduction de Deux êtres délicats que j'ai trouvée merveilleuse !

    -------------------
    Modifié par car2bar le 07-04-2013 15:41




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